Saint Jean de Pleus, alias de la Blaquière
Extraits de l'ouvrage: « Eglises
de l'ancien diocèse de Lodève »,
par Gérard Alzieu
(Librairie Pierre Clerc, Montpellier, 1998).
Acte de 988 (CL p. 14-15) :
« et in alio loco ecclesiam quae
est fundata in honorem S.Johannis in villa quam vocant Pleuis
cum omni integritate et cum ipsis sex mansis qui mihi advenerunt
ex parte Domiciani, qui sunt in ipsa parrochia, et insuper sylvam
quam vocant Margarita : Saint-Fulcran donne l'église
Saint-Jean du village de Pleus, à l'autel majeur de sa cathédrale.
Acte de 1145 (IB f°143 B, CL p. 23) :
« ecclesiam de Pleus cum villa » : bulle du pape de Eugène III en faveur
le l'Eglise de Lodève.
Acte de 1236 :
« Item scimus et confitemur tibi, dicto decano...
Quasdam decimas quae tertiales dicuntur in parrochiis... Sancti Johannis de
Plevis » : reconnaissance du droit de tierce au chapitre de Lodève.
Acte de 1252 (Douais p.33, Pouillé p.580) :
« Ecclesia Sancti Johannis de Pleus » : liste synodale.
Acte de 1252 (Douais p. 18) :
« Ecclesia Sancti Johannis de Pleus cum dyacono » : convocation pour le jeudi saint.
Acte de 1331 (IB f°44 F, LV p. 26, Pouillé p. 594) :
« Ecclesia Sancti Johannis Baptiste de Plenis, alias de Blacisria, parrochialis
est et curata. Ad collationem episcopi » : description du diocèse.
Acte de 1410 (IB 1°17 A) :
« Alexander papa concessit Domino Joannis episcopo lodovensi unionem ecclesiae parrochialis Sancti
Johannis de Pleus quam mensa episcopalis univit ipso... » : bulle du pape Alexandre V approuvant
l'union de l'église paroissiale Saint Jean de Pleus à la mense épiscopale faite par l'évêque de Lodève Jean Lavernhe.
Acte de 1430 (IB f°64 D, LV p. 77) :
« Unio Sancti Johannis de Plevis alias de Blaqueria episcopali mensa
faca est per dominum Martinum papam. ; et dominus Petrus
Lodovensis episcopus creavit ibi vicarium permetum pro regenda
cura anmarum, ad collationem episcopi » : par une bulle, que Plantavit de la Pause date de 1430,
le pape Martin V prononce l'union de la paroisse de Saint-Jean de la Blaquière à la mense épiscopale.
Cet acte, au premier abord, semble faire double emploi avec le précédent : il ne peut s'expliquer que par le fait
que le premier émanait de l'un des papes considérés comme schismatiques, et qu'après le schisme on
éprouva le besoin d'une confirmation de l'union par un pape « authentique ».
Les événements marquants de l'histoire de Saint-Jean demeurent inédits. L'épisode le plus souvent rapporté ne concerne le village qu'indirectement, à propos d'un incident dramatique. Cet épisode se lit ainsi dans l'Histoire de Lodève (E. Martin, 1900) :
« Vers la Noël, des hommes d'armes, sous le commandement de Jean de Montaigu, allant en Aragon, passent huit jours à St-Jean-de-la-Blaquière, dévastant le pays et les localités voisines. Près du confluent des ruisseaux de la Marguerite et de la Mare, un habitant de Salelles (dit « Jean de Salelles ») rencontre le valet d'un de ces hommes d'armes (nommé « le petit Thomas »), conduisant un roussin appartenant à son maître et chargé de foin, qu'il vient certainement de voler. Les deux hommes se battent. Le valet, blessé, se fait prendre le roussin, ses armes et son « jaques », et revenant à St-Jean, il y meurt. L'habitant de Salelles, de son côté, se réfugie à Lacoste. Arrêté et interrogé, il prétend que le roussin appartient à son frère Pierre, qui est prêtre. Mais on découvre la vérité, et le meurtrier s'enfuit à nouveau. Le juge royal de Gignac entreprend de saisir ses biens, mais le village de Salelles plaide sa cause auprès du Roi, et réussit à obtenir le pardon. »
Au 18e siècle, le village possédait trois consuls et un valet (Appolis, 1951, pp. 151 et 164). A la même époque, le four banal continuait d'être détenu par le seigneur de Tréguiers, qui versait à l'évêque une albergue annuelle d'une paire de perdrix (Arch. dépt. Hlt, B 23825, 1675 ; Appolis, 1951, p. 54).
Les terres assez pauvres de la « ruffe », outre les céréales, fournissaient des olives dont on faisait de l'huile, des raisins transformés en vin, et du foin employé à l'alimentation du bétail.
L'élevage des ovins, paissant dans la garrigue comme « dans les olivettes et les genestières », constituait un autre pôle de l' agriculture locale, en relation avec un artisanat qui prospérait surtout à Clermont : la fabrication de chapeaux en laine grossière provenant d'agnelins ou dépouilles d'agneaux, et destinés à une clientèle populaire. En 1746, deux de ces chapelleries fonctionnaient à Saint-Jean de la Blaquière.
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