Saint Jean de la Blaquière

Le Patrimoine

Histoire

Les champs

Les champs : caractères des exploitations

Extraits de l'ouvrage : « Le diocèse civil de Lodève »,
par Emile Appolis (Imprimerie coopérative du sud-ouest, Albi, 1951).

Page 377:

«Les champs sont rectangulaires dans les bons terrains. Ils y forment un réseau de parcelles d'une grande régularité. Tel est le cas, à Saint-Jean de la Blaquière et aux portes même du village, d'un beau champ de l'évêque, au ténement de la Condamine. Au contraire, dans les terrains infertiles, les parcelles sont irrégulières, aux formes polygonales. C'est ce qu'on constate dans le sud du terroir de Saint-Jean de la Blaquière.

L'influence du relief est considérable. La table basaltique du Travers de Gèbre, dans la même région, est curieusement divisée en plusieurs champs par des lignes horizontales, de sorte que chaque propriété, bien plus large que longue, constitue une lanière, qui va du versant occidental au versant oriental de la colline. En effet, c'est un gros travail que d'entretenir les murailles en pierre sèche; on ne les allonge pas à plaisir par un dessin contourné. Quelques unes de ces propriétés se continuent au pied de la table basaltique par des champs, des genestières et des bois; c'est la même ligne horizontale qui délimite la partie située en plaine et celle perchée sur la colline.

Comme dans tous les pays méditerranéens, les fossés de drainage, ou vallats, présentent une grande importance pour l'écoulement des eaux (...). Aussi l'influence de ces fossés est-elle grande sur les dessins des champs. Au sud du terroir de Saint-Jean de la Blaquière, comme c'est le cas le plus fréquent dans les garrigues, les parcelles arrivent à un vallat par leur petit côté et s'allongent selon le gradient du versant.

Les vieux chemins ont eux aussi une influence considérable, car très souvent ils ont servi de base pour le défrichement et le partage des terres. Entre Saint-Jean de la Blaquière et le ruisseau de Maro, à l'ouest du village, les différentes propriétés sont divisées par d'anciennes routes. Beaucoup de parcelles bordent ces chemins par leur petit côté et s'allongent dans l'intérieur; par exemple, dans les ténements de Moutgeires, de Nautivole et du Travers d'Aguilhé, le petit côté des champs est constitué par le vieux chemin de Clermont. Au contraire, la nouvelle route de Clermont, de création récente, traverse plusieurs propriétés.»

Pages 398-399:

«Au centre du diocèse, les Ruffes rouges du permien, surtout recouvertes de maigres garrigues, mais parsemées de vignes et d'olivettes, sont des «terres très ingrates», où «les récoltes sont fort modiques» (...). Un propriétaire de Saint-Jean de la Blaquière déclare, le 12 août 1732, dans une correspondance privée: «les récoltes ayant manqué plusieurs années..., les biens les mieux cultivés ne rapportent pas... Le pays est pauvre.»

Pages 399-401:

«Dans le second quart du 18e siècle, l'économie rurale du Lodévois, tout comme celle des pays voisins, est essentiellement orientée vers la production de céréales. Il s'agit avant tout de s'assurer le pain quotidien. Le terme générique de blé s'applique à toute espèce de grains. On distingue le bon blé (touzelle, froment, seigle), qui se met en gerbes, et les menus grains ou grains inférieurs (paumelle, orge, avoine, légumes). On distingue aussi les grains d'après l'époque de leur semence: en marsens (qui se sèment en mars), comme la paumelle, et en hivernens (qui se sèment en hiver, mais en fait dès octobre ou novembre), comme la touzelle et le froment.

Les grains sont battus sur les aires. Le bon blé est dépiqué avec une fourche dite paliadouyre. L'avoine, la paumelle et généralement les menus grains se dépiquent sous les pieds des mulets (...). Le produit de la semence est généralement faible. En 1674, il est affirmé qu'elle rapporte cinq fois plus pour la touzelle, le froment et le seigle, quatre fois plus pour la paumelle, six fois plus pour l'avoine (...)

A Saint-Jean de la Blaquière dans les Ruffes, en 1758, la semence ne rapportera que quatre fois plus pour le blé, le méteil, l'orge, la paumelle et les vesces, cinq fois plus pour les ers. Sur le Larzac, la proportions est encore moindre: trois, ou trois et demi.»

Les murs à pierre sèche, «en cadène»



Bord de la Marguerite (près du pont), rue des Hortes, et route de Loiras.

Pour quitter Le Patrimoine fermez l'onglet actif (Ctrl+w)