Saint Jean de la Blaquière

Le Patrimoine

Histoire

La voie publique

Le village : la voie publique

Autour de Saint-Jean, les chemins rayonnent dans toutes les directions, mais l'axe essentiel de la circulation s'établit entre est et ouest. C'est l'orientation qu'avait la rue principale, dès la formation du village: elle porte toujours l'appellation de «rue droite», montant jusqu'au cœur du village à partir du pont extérieur (celui qui exista jusqu'en 1907), vers lequel convergeaient les chemins de l'est.

Dans le centre ancien de Saint-Jean, l'habitat est serré, confiné dans les limites de la fortification. Les maisons sont hautes, même lorsqu'elles n'ont que la largeur d'une petite pièce par étage. Cela explique la construction d'escaliers extérieurs qui, sur le plan cadastral de 1834, sont au nombre d'environ trente cinq. Ceux-ci prenaient à la rue l'espace qu'elles laissaient aux habitations, et par conséquent rendaient la circulation mal aisée sur la voie publique. En 1856, un arrêté fut pris pour interdire les constructions en saillie dans les rues et sur les places de la commune.

Les escaliers extérieurs des maisons d'habitation,indiqués sur le plan cadastral de 1834.
Jusqu'en 1856, le centre du village fut également encombré par le maintien du cimetière ancien, tout autour de l'église paroissiale. Eglise et cimetière, avec quelques maisons attenantes du côté du chevet, formaient un ensemble « bien fermé par de bonnes murailles de 7 à 8 pans de hauteur », selon la description faite en 1739 par Mgr de Souillac. Les portes de cet espace clos faisaient face au débouché de la rue du Four.

L'actuelle rue de l'Eglise n'est pas indiquée sur le plan cadastral de 1834. A cet endroit fut aménagé un passage, dont le projet fut évoqué en ces termes au cours de la délibération municipale du 4 décembre 1891 : « M. le maire expose que le quartier de l'église, composé d'une vingtaine d'habitations, est dépourvu de tout accès pour pouvoir y pénétrer avec des charrettes que tous ces propriétaires sont obligés de transporter leurs denrées à dos de mulet ou de les porter eux-mêmes sur leurs épaules que par suite de cet état des choses, il serait très urgent d'élargir la petite rue qui part du jeu de Ballon et qui arrive à la place de devant l'église, de cette façon les propriétaires des maisons ayant accès sur cette place pourraient être desservis par des véhicules, ce qui serait très avantageux pour eux. »
(Archives départementales de l'Hérault, 2 O 268 – 4).

Le pont de la Marguerite
Le vieux pont, qui traversait autrefois la rivière de la Marguerite à la hauteur de la rue Droite, devant l'entrée est du village, présentait lui aussi quelques inconvénients. « Ouvrage à deux arches en plein cintre de 10 m et de 4 m d'ouverture », son parapet n'offrait pas toutes les garanties de sécurité et sa constitution générale ne résistait pas toujours à la violence des crues.

Au mois de septembre 1874, la sous-préfecture de Lodève reçut une demande de dédommagement de la part d'un habitant de Clermont-l'Hérault, accompagnée de l'explication suivante : « Etant à Saint-Jean de la Blaquière avec une charrette chargée de cinq fûts de vin à destination de Clermont, et obligé de passer sur le pont situé à l'issue du village, je vis tout à coup disparaître, par suite de la rupture du parapet, la charrette chargée ainsi que les chevaux qui la conduisaient. Ce pont en très mauvais état était à peine assez large pour permettre d'y passer ; aussi arriva-t-il ce qui se renouvellera sans doute si on n'y fait de promptes réparations. » Le maire témoigna sur cette chute de convoi « en bas du pont », et la perte de 19 hectolitres de vin... mais un expert opposa que cet accident était dû à la fois à un excès de charge et à une mauvaise manœuvre. (Archives départementales de l'Hérault, 2 S 2342).

En 1907, le pont fut emporté par les eaux de la rivière en crue. On décida d'en construire un autre à peu de distance en aval, sur l'axe de la Grand'rue, avec ouverture à cet endroit de l'ancien mur d'enceinte. Cette ouverture nécessita la destruction de trois maisons situées sur l'alignement, et le comblement de l'ancien fossé fit disparaître sous les terres l'entrée d'un rez-de-chaussée. Les plans du nouveau pont de la Marguerite, présentant « une voûte en anse de panier de 16 m de débouché linéaire sur piedroits de 1 m de hauteur », furent établis en avril 1913 par Mallet, agent voyer à Lodève.

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